En 1925, Pie XI, afin de rappeler aux nations que le Christ est le seul maître de l’univers, instituait cette fête. A la même époque, étaient canonisés Jean Eudes et Marguerite-Marie Alacoque, tous deux inspirateurs de la dévotion aux Sacré-Cœurs de Jésus et Marie au 17e siècle.

Les Ecritures évoquent la royauté, symbole de puissance et aspirent à un monde juste  “Je donnerai à David un Germe juste : il règnera en vrai roi et il agira avec intelligence ; il exercera le droit et la justice (Jr 23,5)”. Le règne de Juda se poursuivra “jusqu’à ce que vienne celui à qui le pouvoir appartient” (Gn 49,10). Jésus est l’élu pressenti :”Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi” (Jn 6,15). Mais lui ne revendique pas de couronne ; il n’est pas là pour s’imposer et contraindre : “les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir. Le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie” (Mt 20, 24-26).

Les mosaïques byzantines montraient un Christ-Tout-Puissant et les tympans médiévaux un Christ monarque couronnant Marie. Plus tard, au XXe siècle, la statue du Christ-Rédempteur du Corcovado (Rio de Janeiro – Brésil), conçue par le français Paul Landowski, a servi mondialement de modèle aux statues du Christ-Roi, debout les bras largement ouverts en croix, dominant l’espace. C’est le cas à Almada, une colline de 113 m face à Lisbonne, où le Christ de 28 m en béton, perché sur un piédestal de 82 m surplombe l’embouchure du Tage. Le site offre une vue imprenable sur Lisbonne et le pont du 25 avril qui relie les deux rives. La construction de la statue, projetée dès 1940 dans un contexte politique particulier, fut réalisée de 1949 à 1959 afin de remercier Dieu d’avoir épargné le Portugal de la guerre. Depuis, des équipements ont été ajoutés pour faire de ce belvédère apprécié des touristes un sanctuaire de pèlerinage où la vénération du Sacré-Cœur de Jésus est associée à Notre-Dame de Fatima.

La chapelle conserve également des reliques de Marguerite-Marie Alacoque depuis 2008. De la poitrine du Christ-Roi émerge un cœur rayonnant d’amour. Sous ses pieds, on peut lire “Dieu est amour” en 16 langues. “Devenez mes disciples car je suis doux et humble de cœur , mon joug est facile à porter” (Mat 11, 29-30). Le Christ, roi sans sujets, soldats, ou protections, écarte la tentation du pouvoir au désert : “Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras……A lui seul tu rendras un culte”  (Mat ,10 ; Dt 6,16).

Laurence