Née en 1927 dans une famille nombreuse, la 8ème de 10 enfants, et profondément chrétienne, Paul-Hélène Saint Raymond fait ses études à Neuilly, à Sainte Marie. Après avoir passé brillamment un bac littéraire, puis un bac scientifique, elle prépare une licence de physique-chimie à la Sorbonne.

En parallèle, elle s’investit au sein du Centre Richelieu, regroupant des étudiants catholiques, dont elle devient la présidente en 1949. Figure reconnue au sein des groupes d’étudiants catholiques scientifiques, elle marque les esprits par sa fidélité, sa capacité à se faire aimer malgré un caractère peu expansif mais toujours à l’écoute et disponible pour les autres. Elle fait alors connaissance avec la congrégation des Petites Sœurs de l’Assomption. Elle choisit de rejoindre les petites sœurs en 1952 après avoir entamé un parcours professionnel de deux ans comme ingénieur à l’Institut Français du Pétrole (IFP) à Rueil-Malmaison. Après l’IFP mais avant de se faire religieuse, elle a tenu à faire un stage dans une fabrique de cartonnage à Bagnolet de manière à expérimenter la dureté de la condition ouvrière.

Lors de la formation au sein de la maison mère, à Paris, elle prend le nom de sœur Paul-Hélène. À l’issue, elle prononce ses vœux le 29 juillet 1954. De 1954 à 1957, elle aide les familles dans le besoin en tant que travailleuse familiale à Creil. Elle poursuit son action auprès des nécessiteux à Rouen pendant plusieurs années. En 1964, elle est envoyée en Algérie où elle œuvre comme infirmière et travailleuse sociale. Son dynamisme reconnu lui permet d’intervenir à la fois au niveau des soin infirmiers et de la petite chirurgie ainsi que pour aider les personnes dans leur vie quotidienne et leurs démarches administratives. Elle profite de ce séjour pour apprendre l’arabe. À partir de 1974, elle œuvre en Tunisie puis au Maroc où elle y dirige un service de prématurés, sans pour autant cesser d’aider les personnes en difficulté.
C’est en 1984 que sœur Peul-Hélène s’installe finalement en Algérie au sein d’une communauté où elle devient infirmière scolaire. En 1988, elle rejoint la communauté de Belcourt, à Alger. Serviable, généreuse, cultivée, dotée d’une grande mémoire, elle est surnommée « Madame Encyclopédie ». Une fois à la retraite, elle s’occupe d’une bibliothèque dans la vieille ville d’Alger. Elle est surtout animée par une grande foi qui l’aide à surmonter les difficultés. Car, à cette époque, le climat se tend en Algérie. Les attaques se multiplient contre les intellectuels, les journalistes, les personnes cultivées voir même certains imams. Un climat de terreur s’installe avec des assassinats en pleine rue.
À l’évêque d’Alger qui propose aux religieux français de quitter l’Algérie, sœur Peul-Hélène répond : « Père, de toute façon nos vies sont déjà données ». Elle reste.

Le 8 mai 1994, en début d’après-midi, elle est tuée à l’âge de 67 ans d’une balle dans la nuque tirée par un des fondamentalistes musulmans qui a fait irruption dans la bibliothèque, déguisés en policiers. Le frère Henri Vergès avec qui elle travaille est tué en même temps. Ses obsèques ont lieu le 12 mai 1994 à Alger.

La procédure pour sa béatification est ouverte en 2013 dans le cadre de celle des martyrs d’Algérie. Le 26 janvier 2018, le pape François reconnaît la mort in odium fidei des martyrs d’Algérie, permettant ainsi leur béatification. La cérémonie de béatification a lieu le 8 décembre 2018 à Oran.

Raymond