Du latin remigius qui signifie « rameur », Rémi nait au milieu du Vème siècle dans la région de Laon, en Picardie.  Issu d’une grande famille gallo-romaine, il reçoit une éducation soignée qui l’amène peut-être à entamer une brève carrière d’avocat. Mais sa foi solide, sa passion des écritures saintes et ses talents d’orateur, d’administrateur et de diplomate, le poussent, à 22 ans, à occuper  la charge d’évêque de Reims. Son activité missionnaire s’étend alors jusqu’en Belgique. Il fonde les diocèses de Thérouanne, Laon et Arras, crée un réseau d’assistance aux plus démunis et joue un rôle de médiateur auprès des chefs barbares.

C’est dans ce contexte qu’il fait obédience à Clovis, roi des Francs, en 486. En tant qu’évêque de Reims, métropole civile et religieuse d’une Gaule en mutation, il use de son autorité pour tenter de faire du roi des Francs un souverain catholique. Habile diplomate, Rémi propose la soumission des évêques en échange du respect du souverain à l’égard de l’Église. Il est vite secondé dans ses efforts par la reine Clotilde.

Déjà maître du Nord de la Loire, Clovis a l’ambition de s’emparer de toute la Gaule qui est divisée en royaumes germaniques depuis la chute de l’Empire romain d’Occident. En 496, le roi affronte les Alamans à la bataille de Tolbiac. Face à l’incertitude du combat, Clovis demande au « Dieu de Clotilde » de lui donner la victoire en échange de sa conversion. À l’issue de cette victoire obtenue dans la difficulté, Clotilde en appelle à son ami Rémi pour mettre à profit la pieuse résolution de son époux. En la fête de la Nativité de l’année 496, à Reims, Clovis, accompagné de sa garde, reçoit le baptême des mains de Rémi. A ce lointain prédécesseur de saint Louis, l’évêque de Reims a tracé tout un programme de gouvernement, fortement axé sur la justice sociale.

Peu après ce baptême prestigieux, Rémi poursuit son œuvre évangélique. Rémi rappelle à ses frères évêques leur mission première de bon pasteur : “Le Seigneur ne nous a pas établis pour  le peuple, mais pour le conduire avec douceur “. Il renforce également les sièges épiscopaux de la province et fonde des établissements charitables. Ses soins et sa sollicitude pour les plus démunis lui valent une réputation de thaumaturge.

Rémi exerce son ministère pendant plusieurs décennies. Il meurt, très âgé pour l’époque, un 15 janvier, sans doute vers 530.

Raymond